Apnée du sommeil
Parmi les troubles du sommeil, l’apnée du sommeil n’est pas forcément le plus connu. Pourtant il semblerait qu’elle touche entre 5 et 7% de la population. L’apnée du sommeil désigne le fait d’arrêter de respirer une ou plusieurs fois par nuit pendant quelques secondes.
L’apnée peut avoir plusieurs conséquences, que ce soit sur la qualité du sommeil ou sur notre santé. Et pour celle ou celui qui dort à côté, l’apnée du sommeil peut être effrayante.
Spécialisé dans le sommeil depuis de nombreuses années, après avoir été longtemps insomniaque, je me suis intéressé de près à ce trouble du sommeil encore relativement méconnu.
Au sein de ce guide, je vous propose de revenir en détails sur l’apnée du sommeil, ses caractéristiques, ses effets, et comment peut-on lutter efficacement contre ce trouble du sommeil.
L'apnée du sommeil : qu'est-ce que c'est ?
L’apnée du sommeil fait bien évidemment référence à l’arrêt de la respiration. Ainsi, quand on plonge en apnée, cela signifie qu’on plonge sans bouteilles, uniquement en retenant sa respiration. Bien évidemment, concernant l’apnée du sommeil, ce n’est pas le dormeur qui retient sa respiration, même celle-ci se bloque toute seule pendant que la personne dort. On parle de syndrome d’apnée du sommeil.
La ventilation est obstruée, ce qui provoque un arrêt de la respiration. Une personne souffrant d’apnée du sommeil peut avoir plusieurs arrêts de respiration par heure. Les causes peuvent être variées (obésité, syndrome métabolique…), mais on distingue l’apnée obstructive causée par des voies aériennes supérieures obstruées (nez, bouche, larynx, pharynx) et qui représente environ 90% des cas, et l’apnée neurologique (syndrome d’apnée centrale) issue d’un dysfonctionnement de la respiration.
Trop fréquente, l’apnée peut entraîner différents problèmes et indirectement la mort. Normalement, la personne ne peut pas mourir directement à cause de l’apnée, c’est-à-dire par manque d’air, car elle sera réveillée avant. Je reviens sur les conséquences de l’apnée du sommeil dans la partie « l’importance de diagnostiquer l’apnée du sommeil ».
Ronflement : un symptôme de l'apnée du sommeil
Il semblerait que toutes les personnes souffrant d’apnée du sommeil soient des ronfleurs. Cependant, l’inverse n’est pas vrai, c’est-à-dire tous les ronfleurs ne souffrent pas d’apnée du sommeil. Ce qui est plutôt normal quand on sait que probablement plus de 70% de la population ronfle.
Je ne pense pas qu’on puisse désigner le ronflement comme un symptôme de l’apnée du sommeil. Du moins, il ne faut pas le voir à chaque fois comme un symptôme. D’autant qu’il existe différents types de ronflements. On parle réellement de ronflement pathologique (ronchopathie chronique) quand la personne ronfle chaque nuit et que le ronflement est très bruyant.
Dans ce cas, il peut être intéressant d’effectuer des examens pour savoir si la personne souffre également d’apnée du sommeil.
Qui est touché par l’apnée du sommeil ?
Il n’y a pas de critères précis définissant les personnes souffrant d’apnée du sommeil. Toutefois, on note des facteurs favorisant ce syndrome.
Ainsi, les personnes obèses ont plus de risque de souffrir d’apnée du sommeil, car leurs voies aériennes sont réduites. Dans les facteurs anatomiques, on retrouve aussi ceux qui ont une hypertrophie amygdalienne, une obstruction nasale ou une micrognathie. Sans oublier des positions qui accentuent ce phénomène, notamment lorsque le cou est trop tordu.
De même, l’alcool, le tabac et certains médicaments entraînant un relâchement musculaire augmentent aussi le risque d’apnée du sommeil. On remarque que ce syndrome semble aussi être plus fréquent chez les personnes souffrant d’asthme ou d’autres problèmes respiratoires. Plus on vieillit et plus ce phénomène risque d’apparaître.
Toutefois, si l’apnée du sommeil est plus fréquente chez les obèses âgés, on la retrouve aussi chez des jeunes longilignes.
Comment soigner l'apnée du sommeil : les traitements ?
Pour soigner l’apnée du sommeil, il faut commencer par identifier la cause si cela est possible. Le patient va passer un examen appelé polysomnographie. Ensuite, dans certains cas la cause pourra être traitée et donc l’apnée disparaîtra. Par exemple, c’est le cas pour les personnes souffrant d’obésité. En luttant contre l’obésité et en perdant du poids, il est fort probable que l’apnée du sommeil disparaisse.
Pour les cas les plus graves, la trachéotomie est une méthode qui permet de résoudre systématiquement ce syndrome. Cependant, il s’agit d’une opération lourde qui consiste à créer une ouverture permanente dans la trachée haute, sous le larynx.
Toutefois il existe des solutions moins lourdes, notamment la ventilation en pression positive continue. Il s’agit d’un appareil respiratoire.
On peut aussi se tourner vers une orthèse buccale venant dégager le larynx. Il existe également d’autres interventions chirurgicales ou implants simulateurs pouvant être utilisés.
Certains médicaments peuvent également réduire l’apnée du sommeil en traitant les causes. C’est par exemple le cas lorsque l’apnée est causée par une rhinite allergique ou un reflux gastro-œsophagien.
Enfin, il faut évoquer quelques remèdes simples pouvant réduire l’apnée du sommeil : dormir sur le ventre, utiliser un spray pour maintenir les fosses nasales ouvertes, réduire la consommation d’alcool et de café, opter pour des repas moins lourds, manger de l’ail, faire du yoga…
Les masques et appareils
contre l’apnée du sommeil
sont-ils efficaces ? Mon avis
Il est difficile de répondre à cette question. Oui, les masques et les appareils de type ventilation en pression positive continue sont généralement efficaces. Cependant, tout dépend de chaque cas. Ainsi, il arrive qu’une telle solution ne fonctionne pas, ou entraîne certains effets secondaires mineurs comme une irritation cutanée, des conjonctivites ou une rhinite.
Le mieux est bien évidemment de tester cette solution si l’apnée du sommeil devient trop handicapante ou trop néfaste pour la santé. La première nuit se déroule au sein d’un centre hospitalier et permet d’évaluer l’efficacité de l’appareil et de mieux le régler.
Comment savoir si vous êtes victime d'apnée du sommeil
Si vous êtes en couple, c’est souvent la conjointe ou le conjoint qui remarque les apnées du sommeil en observant que vous arrêtez de respirer plusieurs fois par nuit. Auquel cas, il faut en parler avec votre médecin et passer une polysomnographie.
Par contre, il arrive que la conjointe ou le conjoint ne remarque rien, et quand on dort seul on ne peut pas s’apercevoir qu’on a des apnées du sommeil. Dans ces deux situations, quelques symptômes peuvent vous aiguiller.
Durant le sommeil des ronflements importants peuvent s’accompagner d’apnée du sommeil. Idem si vous êtes soudainement réveillé par un sentiment d’étouffement ou de suffocation. Durant la journée, si vous ressentez une grande fatigue, de la somnolence, des envies des dormir, des maux de tête, un sentiment dépressif, des troubles de la mémoire, une irritabilité, ce sont des éléments pouvant résulter d’apnée du sommeil. Si vous avez un enfant et qu’il a une baisse soudaine de ses notes, c’est peut-être parce qu’il n’est pas suffisamment concentré et en forme. Cela peut provenir de troubles du sommeil comme l’apnée du sommeil.
L'importance de diagnostiquer l’apnée du sommeil
S’il est important de diagnostiquer l’apnée du sommeil, c’est parce que ce trouble du sommeil peut avoir des conséquences plus ou moins graves.
Dans un premier temps, les conséquences se traduisent par un état de fatigue général pendant la journée, on est plus facilement irritable et on peut ressentir des maux de tête.
Mais par la suite, l’apnée du sommeil peut avoir des conséquences plus fâcheuses. En effet, elle a tendance à augmenter le risque de maladies cardiovasculaires. Lors des arrêts de respiration, le manque d’oxygène oblige le cœur à travailler davantage. Sur le long terme, cela peut déboucher sur de l’hypertension et sur divers troubles cardiovasculaires. Une étude a montré que le risque de problèmes cardiaques est multiplié par sept.
À force de cumuler de la fatigue, on devient moins concentré et surtout moins vigilant. Il faut savoir que la fatigue est l’une des principales causes des accidents de la route.
Mais l’apnée du sommeil, et plus largement les troubles du sommeil, augmentent aussi le risque de dépression. Une apnée légère augmenterait le risque par 1,6, tandis qu’avec une apnée moyenne le risque de dépression est augmenté par 2. Et chez ceux qui souffrent d’une apnée sévère, le risque de dépression est multiplié par 2,6.
Parmi les autres conséquences de l’apnée du sommeil, on trouve aussi : baisse de la libido, hypoxémie chronique, diabète, obésité, pertes de mémoire.
Quelques mesures à appliquer pour prévenir l’aggravation
En dehors des traitements médicaux, des opérations chirurgicales et des masques et appareils, on trouve aussi quelques mesures applicables au quotidien pour prévenir l’apnée du sommeil.
Je pense principalement à la perte de poids, puisque l’obésité est l’une des principales causes de ce trouble du sommeil. En maintenant un poids dans la norme, on réduit considérablement le risque d’apnée du sommeil. Cela passe naturellement par une alimentation saine, équilibrée et variée, et par la pratique d’une activité physique régulière.
Le fait de dormir sur le côté ou sur le ventre peut également réduire le phénomène d’apnée du sommeil. La pratique d’exercices physiques est aussi un moyen de réduire ce syndrome. Et comme je l’ai évoqué plus haut on peut également se tourner vers d’autres solutions : yoga, spray pour les fosses nasales, repas plus légers, manger de l’ail…
